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Restauration morphologique des cours d’eau
Dans la restauration morphologique des cours d'eau, nous pouvons distinguer deux grandes catégories d'interventions :
- les interventions d'effacement total ou partiel sur des obstacles transversaux de type seuils ou barrages ;
- les interventions sur un linéaire de cours d'eau telles que la création de méandres, la suppression des digues, la reconstitution de matelas alluvial.
Dans ce chapitre restauration morphologique des cours d'eau nous ne parlerons que des interventions linéaires. Les aménagements d'ouvrages transversaux sont intégrer dans le chapitre restauration de la continuité écologique.
Exemples d’actions de restauration de la morphologie des cours d’eau
Avant de montrer des exemples, essayons de définir pourquoi ce travail sur la morphologie des rivières.
Définition
On peut résumer l'hydromorphologie à un équilibre permanent entre le flux solide et le flux liquide dans un cours d'eau. Pour cela, la Balance de Lane (1955) résume bien le procédé.
Sans rentrer dans le détail, les principales variables de contrôle sont imposées par la géographie c’est-à-dire les formes de la vallée (surtout la pente du cours d’eau) et la pluviométrie. Ainsi on a un équilibre permanent entre le débit liquide (Q) et le débit solide Qs.
Les variables de contrôle secondaire sont :
- le boisement du BV
- la couverture végétale des berges
- la nature des matériaux disponibles dans le lit et les berges (granulométrie et tenue mécanique)
Les principales variables de réponse (ou variables d’ajustement) sont :
- la pente du fond,
- la taille des sédiments transportés
- la sinuosité (amplitude et longueur d’onde des méandres)
- la largeur
- la profondeur du lit,
En fonction donc de la nature de la dégradation, nos travaux de restauration viseront plusieurs variables. Pour simplifier, la fédération de pêche intervient généralement de deux manières. Soit par une recharge simple en granulat (on redonne à la rivière sa charge solide qu’elle a perdu pendant les travaux de curage) soit par des actions de remise dans le talweg avec création de méandres.
Deux exemples pour illustrer :
Recharge simple en granulat sur la Maure en 2017.
Remise en fond de vallée du ru du Lindron, 2015.
Sans habitats de bonne qualité, impossible d’avoir un peuplement piscicole de bonne qualité ;
La recharge en granulats présente de nombreuses applications :
- reconstitution du matelas alluvial et d’un transit sédimentaire
- reconstitution des écoulements hyporéïques
- reconstitution d’habitats pour la faune (frayères, abris, écoulements rapides…)
- rehaussement, rétrécissement de lit
- reconstitution de lit d’étiage
- création d’aménagements souples (seuils noyés, radiers, épis, gués, abreuvoirs, protections légères de berges…)
Et de nombreux avantages :
- facilité de mise en œuvre (technicité restreinte si on respecte certaines règles) et si les accès au cours d’eau le permettent
- rapidité de mise en œuvre
- coûts de mise en place relativement faibles
- facilité d’ajustement des travaux, forte résilience, entretien nul